Le Forum Régional sur le paludisme s’ouvre ce jour à Yaoundé

AFRIQUE

Organisée par Impact Santé Afrique les 05 et 07 mars 2024, cette rencontre qui se tient en marge de la Conférence ministériel de l’OMS, s’inscrit dans un contexte d’urgence sanitaire et d’engagement politique renouvelé pour l’élimination du paludisme.

Le paludisme reste un problème de santé publique majeur dans le monde. Chaque année, cette maladie endémique dans certains pays comme le Cameroun, touche plus de 200 millions de personnes et cause plus de 400 000 décès. Avec 94% des cas et 95% des décès, l’Afrique est la région la plus touchée. Douze (12) pays, dont 11 en Afrique (Burkina Faso, Cameroun, République démocratique du Congo, Ghana, Mali, Mozambique, Niger, Nigeria, Soudan, Ouganda et République-Unie de Tanzanie) plus l’Inde, sont collectivement responsables de plus de 70 % de l’incidence mondiale du paludisme et de 73 % de la mortalité mondiale due à cette maladie. Cela se traduit par 166 millions de cas et 423 000 décès dans ces pays rien qu’en 2022. Les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes sont particulièrement vulnérables.

C’est donc dans un contexte d’urgence sanitaire et d’engagement politique renouvelé pour l’élimination du paludisme que va se tenir le Forum régional des parlementaires, des leaders d’opinion et de la société civile sur le Paludisme organisé par Impact Santé Afrique les 05 et 07 mars 2024 à Yaoundé. Puisque cette rencontre se déroule en marge de la Conférence ministérielle de l’OMS sur le paludisme au cours duquel, les pays participants adopteront une Déclaration de Yaoundé réaffirmant leur engagement à atteindre cet objectif d’ici 2030. Pour Olivia Ngou, l’un des messages clés à faire passer auprès de ces décideurs est qu’ils comprennent et en prennent en compte que : « Nous ne pourrons pas gagner la bataille sans un engagement significatif des communautés, en allant au-delà de la simple fourniture de services et en veillant à ce que les communautés soient activement impliquées dans la planification, la mise en œuvre et le suivi des solutions qui répondent à leurs besoins spécifiques ».

Engager les communautés

Par ailleurs, les pays participants à la Conférence ministériel de l’OMS qui se tient demain mercredi 06 mars 2024, devront intégrer dans leur discussion que les programmes de lutte contre le paludisme fondés sur l’égalité des sexes sont essentiels pour accélérer la lutte et sauver des vies. Egalement, la lutte contre le paludisme étant confrontée à plusieurs défis tels que les menaces biologiques, le changement climatique, les conflits multiples dans certains pays… Il est essentiel de trouver des outils nouveaux et efficaces qui soient accessibles à tous. Alors que le financement de la lutte contre le paludisme diminue, il est essentiel que les pays endémiques augmentent de manière significative leurs budgets nationaux de santé et de lutte contre le paludisme afin d’accélérer les progrès. Pour avoir augmenté son budget santé à12,2 %, le Malawi constitue un exemple fort. Au regard des enjeux que charrient, la Conférence ministérielle de l’OMS qui se tient pour la première fois depuis la Déclaration d’Abuja en 2001 et rassemble autour d’une même table le ministres de la Santé et des Finances, le forum des parlementaires semble essentiel pour préparer et accélérer le suivi de la déclaration ministérielle de Yaoundé, mais aussi pour assurer la mobilisation des fonds nationaux et l’engagement communautaire en faveur de l’élimination du paludisme après la conférence des ministres de la santé.

Raison pour laquelle, pendant deux jours, le Forum régional sur le paludisme entend jouer un rôle central dans l’information et la sensibilisation des parlementaires, leaders d’opinion et la société civile dans les pays HBHI (les plus touchés par le paludisme Charge élevée Impact élevé) sur les stratégies de contrôle du paludisme, les principaux défis et les solutions existantes et disponibles.  Mais aussi, renforcer les capacités des participants sur les lacunes financières pour l’élimination du paludisme, les questions en jeu et leurs rôles clés dans la mobilisation des fonds nationaux ; Renforcer la collaboration entre les principaux dirigeants et les responsables des programmes nationaux de lutte contre le paludisme… Une cinquantaine de participants sont attendus à cet événement hybride.

Nadège Christelle BOWA

Les dirigeants Africains lancent l’alerte d’une situation d’urgence face au paludisme

Santé publique

C’est un appel commun à l’action urgente pour parer à la crise imminente de la lutte contre le paludisme. À défaut d’action immédiate, l’objectif d’élimination du paludisme d’Afrique à l’horizon 2030, tel que fixé par l’Union africaine, ainsi que celui de l’ONU de mettre fin aux épidémies de paludisme dans ces mêmes délais, seront compromis, avertissent les chefs d’État et de gouvernement d’Afrique, les dirigeants mondiaux de la santé et les partenaires de développement.

A l’occasion d’une conférence de presse organisée en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York le vendredi 22 septembre dernier, les dirigeants ont lancé une alerte : le monde se trouve confronté à la plus grande urgence posée par le paludisme ces deux dernières décennies, du fait de la néfaste coïncidence du changement climatique, de la résistance grandissante et de son impact sur l’efficacité des insecticides, des antipaludiques et des tests de diagnostic rapide, et d’un financement inadéquat imputable à la crise financière qui sévit dans le monde. « Nous avons atteint un point critique. Nous ne disposons actuellement pas de ressources suffisantes au simple maintien des programmes vitaux existants contre le paludisme », a déclaré Umaro Sissoco Embaló, président de la République de Guinée-Bissau et de l’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme (ALMA). Selon lui, « Ceci représente la plus grave menace posée à l’élimination du paludisme ces 20 dernières années. Si nous n’agissons pas rapidement pour combler l’écart immédiat de 1,5 milliard de dollars US et mobiliser les ressources nécessaires, nous assisterons sans nul doute à une recrudescence du paludisme et des épidémies ».

Pour illustrer la situation, il évoque combien la crise financière qui continue d’ébranler le monde a fait grimper les coûts de prestation des interventions essentielles, tandis que la résistance accrue aux insecticides et aux médicaments sape plus profondément encore la lutte contre le paludisme face aux nouveaux produits et approches hautement efficaces mais d’autant plus onéreux aussi. Les hausses de température liées au changement climatique, les cyclones, les inondations et les situations d’urgence humanitaire qui s’ensuivent, accroissent la couverture et les coûts des programmes. La cherté résultante de la lutte contre le paludisme conduit au renversement des acquis durement gagnés du passé. Durant la conférence de presse, les dirigeants ont préconisé l’accélération du lancement de conseils et fonds multisectoriels nationaux de haut niveau pour l’élimination du paludisme et des maladies tropicales négligées, afin de maintenir la lutte parmi les hautes priorités nationales de développement et de mobilisation de ressources tout en accroissant le financement domestique public et privé.

Hautes priorités nationales

La lutte contre le paludisme a atteint un carrefour. Il incombe aux pays, aux régions et à la communauté mondiale de protéger les gains acquis ces deux dernières décennies et de réaliser l’objectif 2030 d’éradication des épidémies de paludisme et de libération de l’Afrique du joug de la maladie. Au cours de cette rencontre, l’accroissement de l’allocation budgétaire publique à la santé et à la lutte contre le paludisme a notamment été invoqué, de même que la priorisation de leur financement dans les allocations aux pays sous les auspices de l’Association internationale de développement (IDA) à travers la Banque mondiale et le recours aux échanges de dettes.

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À la Banque mondiale, il est demandé instamment de prendre l’engagement d’un nouveau programme renforcé de lutte contre le paludisme, afin de faciliter le financement supplémentaire requis pour combler les insuffisances immédiates, avec l’aide complémentaire des banques de développement régionales. L’apport international accru des bailleurs de fonds traditionnels et de nouveaux marchés donateurs n’en demeure pas moins crucial. Le Président Embaló a appelé à l’action ses homologues et partenaires : « Le moment est venu de financer entièrement la lutte contre le paludisme, afin de garantir, une fois pour toutes, l’élimination de la maladie. L’objectif peut être atteint par le biais d’approches intégrées, où la lutte contre le paludisme joue un rôle pionnier fondamental au renforcement des systèmes de santé aux fins de la CSU et de la préparation aux pandémies, de même que dans l’atténuation d’impact et l’adaptation au changement climatique », a-t-il souligné.

Nadège Christelle BOWA

Le plaidoyer d’Onufemmes en faveur des filles et femmes camerounaises

Visite de Winnie Byanyima

Au cours de sa visite de travail sur le sol camerounais, Winnie Byanyima, Directrice Exécutive de ONUSIDA et Secrétaire Générale Adjointe des Nations Unies a rencontré des femmes leaders du pays. Un cœur à cœur riche en émotion et enseignement pendant lequel Marie Pierre Raky Chaupin, Représentante Résidente d’Onufemmes au Cameroun a présenté les solutions de cette agence pour mettre fin à la pandémie Vih-Sida.

C’est un honneur pour Onufemmes dont les bureaux ont servi de cadre à la rencontre entre la directrice exécutive de l’Onusida/secrétaire générale de l’ONU et les femmes leaders camerounaises. Marie Pierre Raky Chaupin, Représentante Résidente d’Onufemmes au Camerounne cache pas sa satisfaction. Cette réunion avait pour objectif de discuter des questions de genre, d’égalité ; défis liés aux violences basées sur le genre mais aussi des défis liés à la progression de la pandémie du Vih/Sida dans la tranche des femmes et des jeunes filles. Depuis quelques années, les chiffres qui sont publiés montrent que la tranche des adolescentes de 14 à 25 ans est celle où la pandémie progresse le plus et partout dans le monde. « Et si nous voulons stopper cette pandémie, il faut aussi adresser les normes sociales et culturelles parfois très dures parce que très ancrées dans la société. Pour les adresser, il faut se mettre dans un processus, il faut évoluer ensemble, avoir des alliés, des moyens et se mettre dans la durée », soutient Marie Pierre Raky Chaupin. En effet, « Quand cette agence a été créée en 2010, c’était pour que les Nations Unies puissent mettre plus de moyens, plus d’engagement politique pour que les questions d’inégalité dans le monde soient résolues », a-t-elle poursuivi.

Au Cameroun, Onufemmes travaille sur quatre composantes que sont : l’accès aux instances de décisions ; l’éradication et la prévention des violences basées sur le genre ; l’autonomisation économique des femmes et la participation des femmes dans les processus de paix. « La question du Vih-sida doit être transversale. Dans tout ce que nous faisons, nous avons le devoir de communiquer sur cette question pour que cela ne reste pas tabou », affirme la Représentante résidente d’après qui, « La question de la vulnérabilité de la femme et de la jeune fille par rapport à cette pandémie est donc tellement ancrée dans les normes sociales par rapport à celle des moyens financiers ». Elle explique que « quand les femmes n’ont pas le pouvoir de décider à la maison, ça pose problème. Quand elles n’ont pas le pouvoir de faire des choix par rapport à leur corps et à leur sexualité, ça pose problème. Quand les jeunes filles sont mariées à 13 ans sans aucun choix de dire oui ou non, ça pose problème ».  Par-dessus tout, « personne ne gagne à ce que cette pandémie continue dans le monde ».

Le Vih-Sida, une question transversale

Cela fait des dizaines d’années que le monde essaie d’endiguer la pandémie. « Mais sans la résolution de ces problèmes qui sont fortement ancrées dans les cultures, dans les traditions, nous aurons du mal. Je crois que c’est pour cette raison qu’OnuSida et OnuFemmes sont ensemble dans ce combat pour communiquer positivement, discuter avec les femmes leaders pour saisir la contribution de chacune. Chaque personne est importante. Chaque combat est important. C’est la somme des petits gains qui permet au monde de résoudre les grands problèmes ». Dans le domaine de l’éducation spécifiquement, Onufemmes qui contribue pour l’accélération de l’Initiative Education Plus », un des objectifs de la visite de Winnie Byanyima met en œuvre au côté du gouvernement, un programme qui s’intitule « Second chance Education ». Celui-ci vise les filles et les jeunes femmes qui ont des bébés, qui sont déscolarisées, impactées par la crise ; des personnes déplacées, réfugiées ou même des femmes qui ont été victimes de violence physique ou domestique etc. à qui sont offertes des formations diplômantes accompagnées de kits de démarrage.

Un leader présente à cette réunion a raconté comment l’une de ses membres, ancienne vendeuse de tomates a trouvé un emploi au sein de la Banque Mondiale comme informaticienne après avoir suivi ce type de programme. « Ce n’est peut-être pas insuffisant parce que les moyens dont nous disposons ne permettent pas d’adresser tous les problèmes en même temps mais nous y allons progressivement en partenariat avec les autres agences des Nations Unies », a reconnu Marie Pierre Raky Chaupin sur fond de plaidoyer qui permettrait d’accompagner efficacement le gouvernement du Cameroun dans la mise en œuvre de la SND30, cadre de développement principal du pays. En racontant son histoire à l’assistance, Winnie Byanyima a encouragé les femmes camerounaises à s’affirmer non seulement en tant que professionnelle dans leur domaine de compétence mais aussi en tant que femme et mère. Aucune n’a en effet osé au cours des présentations souligner ce statut.

Nadège Christelle BOWA

Le Vih-Sida fortement concentrée dans les populations clés

Cameroun

Depuis la découverte des premiers cas de VIH il y a plus de 35 ans en arrière, 78 millions de personnes ont été infectées par le VIH et 35 millions sont décédées de maladies liées au sida. Au Cameroun, la prévalence du VIH dans la population générale (15-49 ans) était de 2,6% en 2022, selon les derniers résultats du SPECTRUM produits en 2023. La CAMPHIA 2018 et la dernière enquête démographique et de santé (EDS 2018) avaient révélé une prévalence du VIH de 3,4 % et 2,7 % respectivement. Dans l’ensemble, la prévalence du VIH chez les personnes de 15-49 ans a baissé progressivement : 5,4 % en 2004, 4,3 % en 2011, et 2,7 % en 2018 (EDS). La distribution de la prévalence selon les régions montre une disparité entre les régions.

Elle est plus élevée dans les régions du Sud (5,8 %) et de l’Est (5,6 %) et plus faible dans la région de l’Extrême-Nord (1,1 %). Dans les deux grandes villes de Yaoundé et Douala, la prévalence est de 2,4% chacune. En 2022, le nombre total de personnes vivant avec le VIH (PVVIH) au Cameroun était d’environ 480 000 dont 6,1% d’enfants de moins de 15 ans. Les femmes de plus de 15 ans représentaient 64,1% du total des PVVIH (SPECTRUM). Les estimations de Spectrum 2023 (pour l’année 2022) indiquent 9 900 nouvelles infections avec un taux d’incidence de 0,36%. Le groupe d’âge des 15-24 ans représentait plus de 26 % (2600) des nouvelles infections, et celui des 10-19 ans environ 12 % (1 200).  

Dans le groupe d’âge 10-19 ans, il y avait environ onze fois plus de nouvelles infections chez les jeunes filles (1 100) que chez les jeunes garçons (100), tandis que dans le groupe d’âge 15-24 ans, le ratio était réduit à un garçon pour trois filles.  La différence très importante entre les garçons et les filles dans le groupe d’âge 10-19 ans (sex-ratio de 1:11) s’explique par une infection précoce et disproportionnée par transmission sexuelle chez les filles de 15-19 ans en raison de l’âge précoce de l’activité sexuelle, des relations sexuelles intergénérationnelles, en particulier des relations sexuelles transactionnelles, et de l’utilisation faible et irrégulière du préservatif dans ce groupe d’âge.

Selon Spectrum 2023, 10 000 décès liés au VIH ont été enregistrés en 2022 [8 600-12 000]. Parmi ces décès, 2 800 [1 700-3 600], soit 28 %, concernaient des enfants âgés de moins de 15 ans, sans différence entre les hommes et les femmes. L’épidémie au Cameroun est fortement concentrée dans les populations clés à plus haut risque d’infection. Selon le dernier IBBS réalisé en 2018, la prévalence du VIH chez les travailleuses du sexe (TDS) était de 24,3% en 2016, contre 36,5% en 2009. 

NCB

Résistance aux antimicrobiens : La menace silencieuse cause environ 700 000 décès par an

Une augmentation continue de cette résistance pourrait coûter la vie à 10 millions de personnes dans le monde chaque année d’ici 2050. Pfizer tire la sonnette d’alarme au cours d’une table ronde virtuelle organisée dans le cadre des activités marquant la semaine mondiale de sensibilisation aux antimicrobiens. La Semaine mondiale de la lutte contre la résistance aux antimicrobiens se tient du 18 au 24 novembre de chaque année.

La résistance aux antimicrobiens (RAM) est une menace urgente pour la santé de la population mondiale. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la RAM « survient lorsque les bactéries, les virus, les champignons et les parasites changent avec le temps et ne répondent plus aux médicaments, ce qui rend les infections plus difficiles à traiter et augmente le risque de maladie propagation, maladie grave et décès ». Face à l’une des plus grandes menaces pour la santé mondiale, qui enregistre environ 700 000 décès par an, la société de recherche pharmaceutique et biomédicale (Pfizer Inc.) a organisé une table ronde virtuelle, le mercredi 15 février 2023, pour sensibiliser sur la nécessité de contrôler la résistance. En effet, « La RAM, si elle n’est pas contrôlée, pourrait conduire à un scénario dans lequel des infections mineures deviennent mortelles et les infections graves deviennent impossibles à traiter », explique Dr Sylvie Kounde, responsable médicale de l’Afrique subsaharienne francophone chez Pfizer.

Pour professeur BAMBA-PAKOTOGO Sanata, les antimicrobiens font parties des ressources médicales les plus précieuses que le monde n’ait jamais connues. Il est alarmant qu’ils perdent de leur efficacité. Aussi, « Compte tenu de la faible sensibilisation du public aux dangers de la RAM, il est de la responsabilité de la communauté médicale, d’éduquer les patients sur la situation alarmante. Tout comme la COVID-19, les agents pathogènes responsables de la RAM peuvent se propager loin et rapidement et ainsi affecter les personnes de tout âge. Il est important d’instaurer des mesures de santé publique, de prévention et de surveillance pour freiner sa propagation », a-t-elle soutenu.

« Avec un coût élevé pour la santé individuelle et l’économie en général, la RAM est un risque critique si elle n’est pas traitée », commente professeur Guessennd-Kouadio Aya Nathalie de Côte d’Ivoire. « Si les agents pathogènes de la RAM se propagent comme l’a fait la COVID-19, nous serons confrontés à une autre crise de santé publique », a-t-elle précisé avant de saluer l’initiative de Pfizer et d’autres forums similaires qui à son avis « sont essentiels pour sensibiliser aux menaces auxquelles nous sommes confrontés si nous ne nous investissons dès maintenant pour prévenir la RAM ». En effet, la RAM se produit lorsque les antibiotiques perdent leur efficacité parce que les agents pathogènes trouvent des moyens de résister à leurs effets.

 

Les défis associés au développement de nouvelles molécules anti-infectieuses sont alors nombreux. Malgré cela, « Pfizer reste engagé à fournir de nouvelles thérapies efficaces qui ciblent les nouvelles infections émergentes, difficiles à traiter. Nous restons également engagés envers les patients souffrant de maladies infectieuses.  Rien qu’en 2020, 28 millions de patients ont été traités avec un traitement anti-infectieux de Pfizer – un nombre en constante augmentation », a assuré Dr Sylvie Kounde. Pfizer est en effet convaincu que les gouvernements et la communauté de la santé publique doivent collaborer avec l’industrie pour soutenir les actions qui permettront d’apporter une innovation continue dans le développement de nouveaux antibiotiques et vaccins pour freiner la propagation de la résistance aux antimicrobiens (RAM). Cette table ronde avec les médias a réuni 40 journalistes issus de 4 pays, notamment le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Burkina Faso soit un total de 10 journalistes par pays.

Cancer du sein : Des spécialistes de la santé démystifient la maladie

Au cours d’un webinaire organisé par le laboratoire pharmaceutique Pfizer, le public a été invité à adopter des pratiques qui favorisent la détection rapide et le traitement efficace du cancer du sein. L’autopalpation, les consultations précoces et prise en charge étaient au menu de cette conversation ouverte.

19,3 millions de nouveaux cas dans le monde en 2020 ; 10 millions de décès soit presque 1 décès sur 6. Le cancer est l’une des principales causes de mortalité dans le monde. S’agissant du cancer du sein en particulier, qui occupe le haut du pavé des cancers chez la femme, l’on enregistre 2,3 millions de nouveaux cas et 685 000 décès. Ce qui fait de cette pathologie, la première cause de mortalité par cancer. En Afrique, notamment au Sénégal et au Cameroun, le Centre international de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la santé, Observatoire mondial du cancer (GLOBACAN) a signalé 1 817 et 4 170 nouveaux cas de cancer du sein pour ces deux pays respectivement en 2020. Le sujet a fait l’objet d’une table ronde virtuelle entre experts de la santé et professionnels des médias de pays d’Afrique centrale et occidentale, organisée par Pfizer le vendredi 28 octobre 2022 pour marquer le mois de sensibilisation au cancer du sein.

« L’oncologie reste un domaine thérapeutique clé pour Pfizer », a soutenu Dr Kodjo Soroh, directeur médical de Pfizer pour l’Afrique de l’Est et de l’Ouest. Expliquant que : « Nous travaillons pour réaliser une percée médicale avec le potentiel de changer considérablement la vie des patients dans les régions ». Le fardeau de ce cancer est en effet très lourd ont affirmé les panélistes de ce webinaire modérée par Dr Sylvie Koundé du laboratoire Pfizer. Cette charge est physique, psychologique et financier pour ne citer que ces aspects, développés par Dr Anne Juliette Flora Sango, radiothérapeute oncologue, responsable d’une unité d’oncologie au Cameroun lors du webinaire. En croissance exponentielle au Cameroun, le cancer du sein est la première cause de mortalité dans ce pays. En raison du traitement onéreux (Jusqu’à 1.500.000 Fcfa au bas mot dans certains cas) imputés aux seules familles, parce que l’assurance santé universelle n’est pas encore une réalité, l’oncologue plaide pour l’humanisation des soins de santé. « Une démarche d’amélioration continue de la qualité de nos interventions individuelles et collectives qui vise tout autant la personne qui requiert soins et services que les médecins, professionnels et employés qui les dispensent ou y contribuent ».

Conversations ouvertes

Egalement, selon elle, dans les pays à ressources limitées, les soins palliatifs sont une solution devant la difficulté d’accessibilité géographique et financière. Le Cameroun a suivi le train des avancées scientifiques dans la prise en charge des cancers du sein (chimiothérapie, thérapies moléculaires ciblées, immunothérapie). Mais environ 80% des patients arrivent à des stades très avancés de la maladie après avoir généralement épuisés tous les recours (médecines traditionnelles, religieux, etc.). Aussi, « Il est crucial que les patients chez qui on a diagnostiqué un cancer du sein, voire un cancer du sein métastatique, disposent des informations et des attentes appropriées. Il est de notre devoir d’encourager les patientes à avoir des conversations ouvertes avec leurs équipes soignantes pour comprendre comment elles peuvent être soutenues et comment elles peuvent participer à leurs propres soins – jouer un rôle actif dans leur traitement peut les aider à se sentir habilitées à prendre les meilleures décisions pour elles-mêmes », a-t-elle soutenu.

Oncologue radiothérapeute et chef du service d’oncologie au Centre Hospitalier National Cheikh Ahmadoul Khadim à Touba au Sénégal, Dr Maimouna Mané, pense que : « On ne saurait trop insister sur l’importance de la recherche clinique dans la prise en charge du cancer du sein ». Pour sa part, « Les collaborations sont essentielles car elles nous permettent de partager nos meilleures idées et découvertes qui peuvent aider les patients à gagner la bataille contre le cancer ». En effet soutient Dr Sango, « la collaboration multipartite est essentielle dans le traitement du cancer du sein ». Au Sénégal a-t-on appris, le gouvernement du subventionne la lutte contre le cancer du sein. Ce qui n’est pas le cas au Cameroun. D’où la disparité observée dans les coûts de prise en charge dans ces pays. Pour les praticiens, parce que les causes du cancer du sein restent méconnues, l’autopalpation est recommandée pour une détection précoce de la maladie.   

Avancées scientifiques  

Dans un communiqué publié au terme du webinaire du 28 octobre, Pfizer indique que « Les soins contre le cancer sont motivés par l’espoir d’aller de l’avant, grâce à tout et à tous ceux qui vous entourent. À commencer par la décision et les actions de chaque personne, sa communauté d’amis, de familles et de défenseurs, ainsi que les scientifiques et les chercheurs qui consacrent leur vie au développement de nouveaux traitements ». Ce laboratoire pharmaceutique pour qui le mois de la sensibilisation au cancer du sein est plus qu’un mois par an, soutient les patientes et la communauté du cancer du sein depuis plus de 20 ans. « Nos objectifs sont clairs : offrir plus d’options de traitement et plus de percées, pour tout le monde », ont souligné ses représentants à la table ronde. S’il n’existe pas encore de vaccin pour ce cancer spécifique, Pfizer a récemment lancé un nouveau produit qui aide à améliorer le diagnostic et le traitement du cancer du sein, a-t-on entendu.

Nadège Christelle BOWA

Afrique : Les gouvernements doivent investir dans la fabrication des vaccins

C’est une interpellation des scientifiques lors de la restitution des résultats du projet d’appui à la riposte africaine à l’épidémie de covid-19 (ARIACOV) financé par l’Agence française de développement (AFD) et mis en œuvre dans six pays africains dont le Cameroun où il a été exécuté entre autres structures par l’ANRS.  

La dépendance de l’Afrique par rapport aux vaccins. C’est l’un des gros problèmes relevés par les scientifiques et partenaires réunis dans le Projet d’appui à la riposte africaine à l’épidémie de covid-19 (ARIACOV). L’enquête a été menée au Cameroun, au Sénégal, en Guinée, au Bénin et en République Démocratique du Congo entre janvier 2021 et mai 2022, autour de trois axes principaux que sont : diagnostiquer et dépister ; comprendre la dynamique de l’épidémie ; analyser l’acceptabilité sociale et le respect des mesures mises en place pour limiter l’épidémie. « Nous interpellons nos ministères d’investir dans la fabrication des vaccins et dans la recherche ; évoluer vers des vaccins plus efficaces surtout les vaccins bivalent », résume Dr Charles Kouanfack responsable scientifique et technique du Centre de recherche sur les maladies émergentes et ré-émergentes (Cremer).

Il est le porte-voix des scientifiques réunis pour la restitution du projet ARIACOV les 10 au 11 octobre 2022 à Yaoundé. Pendant deux jours, ces experts entre autres thématiques, ont discuté sur les stratégies vaccinales ; la question sur l’équité vaccinale, etc. « Il faut réadapter le discours à la cible pour générer la demande ; approfondir les raisons des refus pour pouvoir trouver les solutions », ont-ils convenu pour parer au phénomène d’hésitation vaccinale observées dans la plupart des pays.

Pr Éric Delaporte de l’IRD/TransVIHMI (Recherche Translationnelle sur le VIH et les maladies infectieuses), distingue ARIACOV comme « un projet qui réponde à des besoins opérationnels des laboratoires ; à des besoins de données de santé publique ; qui remonte des informations sur l’impact social de l’épidémie et des mesures gouvernementales ; un projet pluridisciplinaire et multicentrique 

Outre l’élaboration de nouvelles stratégies vaccinales, il a été proposé comme autres solutions : d’insister sur la vaccination des personnes âgées et des personnes avec comorbidités ; investir dans la fabrication des vaccins et la recherche pour favoriser l’acceptation de la vaccination par les populations. Entre autre motifs de refus de l’acte vaccinal, l’enquête relève l’influence de l’infodémie caractérisée par la diffusion d’informations trompeuses ou hostiles à la vaccination, l’inquiétude vis-à-vis des recherches menées en Afrique, et la disponibilité du vaccin. 

Pour ce qui est de la vaccination, seulement trois pays ont passé le seuil de 40%. Avec un taux de vaccinal de 11%, le Cameroun reste l’un des 5 pays les moins vaccinés en Afrique. Dans ce pays, ARIACOV a été porté par le Centre de recherche sur les Maladies Emergentes et Ré-émergentes (Cremer) ; la Division de recherche Opérationnelle de la Santé (DROS) ; le site ANRS/MIE Cameroun et l’Université Catholique d’Afrique Centrale (UCAC) pour produire des données de santé publique par la recherche opérationnelle.

« L’Etat du Cameroun et les partenaires techniques et financiers ont mobilisé des ressources substantielles pour gérer la crise sanitaire du covid-19 », souligne Pr Anne Marie Bisseck de la DROS en présentant la lutte contre cette épidémie au Cameroun.

Déclarée en décembre 2019 en Chine, la covid-19 a fait environ 16 millions de morts dans le monde. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a enregistré plus de 600 millions de cas dans le monde dont 2% en Afrique au sein duquel l’Afrique du Sud porte le plus lourd fardeau estimé à 64%. Sur les 3% de décès survenus en Afrique, 74% ont été enregistrés en Afrique du Sud. Soit au total cinq vagues de plus en plus court de cette épidémie mais de nouveaux variant qui rend la réponse complexe.  

Nadège Christelle BOWA

Patients in Focus : Pfizer renouvelle son engagement envers tous les patients

C’est lors de la deuxième semaine annuelle Patients in Focus, un événement mondial d’une semaine organisé par Pfizer pour souligner les efforts centrés sur le patient dans toute l’entreprise.

1- La voix des patients

Patients in Focus met en lumière des exemples d’engagement et de défense des patients réussis et aide à garantir que tous les employés de Pfizer disposent des connaissances et des ressources nécessaires pour intégrer la voix des patients dans leur travail. Cet effort, dirigé par les Global Patient Advocacy Leads de toute l’organisation, donne un élan vers les objectifs de Pfizer d’être l’entreprise la plus centrée sur le patient et d’améliorer l’équité en matière de santé. « Nous sommes composés de nombreux marchés locaux et de fonctions différentes, mais notre objectif chez Pfizer est mondial : développer des percées qui changent la vie des patients », a déclaré Sally Susman, directrice des affaires générales chez Pfizer. « Pour que notre travail soit significatif, chaque fonction de Pfizer doit comprendre l’importance d’impliquer les patients, les soignants et les défenseurs dans notre travail. En présentant de vraies expériences de patients et où nous avons eu un impact sur la vie des patients, la semaine Patients in Focus continuera à développer l’empathie et à montrer à nos collègues comment se concentrer sur la défense des patients tout au long de l’année et dans tout ce que nous faisons », a-t-elle poursuivi. Dans le cadre de son engagement annuel continu envers tous les patients, Pfizer a organisé cette semaine son deuxième événement mondial annuel, Patients in Focus, pour reconnaître l’influence des patients sur toutes les facettes de leur travail.

Le thème de cette année « Avec les patients. Pour les patients. », signifie un renouvellement de l’engagement continu de Pfizer à servir les patients. Bien que cet événement dure une semaine, l’engagement de Pfizer envers les patients se poursuit toute l’année et est au cœur du travail que Pfizer accomplit chaque jour. Comme l’a expliqué Sally Susman plus haut. « En Afrique de l’Ouest, nous démontrons notre engagement envers les patients par le biais d’une table ronde interactive avec le responsable pays et les défenseurs des droits des patients en oncologie, maladies rares et vaccination pour discuter de la « promotion de l’équité en matière de santé en tant que défenseur des droits des patients ». Les défenseurs des patients ont parlé de l’impact de leurs interventions sur les patients ; souligner l’importance d’inclure le point de vue des patients dans toutes les facettes du travail de Pfizer et l’impact des partenariats. « Ce sommet nous aide à apprendre de nos partenaires de défense des droits des patients pour comprendre comment nous pouvons mieux intégrer les voix des patients dans notre travail quotidien. Pfizer ne pourrait pas réaliser son objectif sans le rôle central joué par les patients, les soignants et les défenseurs – qu’il s’agisse de s’engager dans nos efforts de recherche et développement, d’offrir des conseils sur la conception de nos essais cliniques ou de s’associer avec nous pour développer des outils, des ressources et des outils faciles à utiliser. -comprendre les matériaux pour nos patients », a relevé Olayinka Subair, responsable pays de Pfizer pour l’Afrique de l’Ouest.

2- Relation de plaidoyer bidirectionnel

Patients in Focus stimule l’inspiration, l’énergie et l’innovation en présentant des exemples de nouvelles façons d’inclure les patients à chaque étape du travail de Pfizer. C’est aussi, « l’occasion pour nous d’envisager collectivement comment nous pouvons continuer à mieux répondre aux besoins changeants des patients au cours des années à venir », a-t-il ajouté. Tout en notant que « Pfizer sera en mesure de développer des médicaments et des percées plus innovants lorsque nous nous engageons auprès des patients et des groupes de défense des patients pour comprendre les besoins de tous les patients ». Pour Michelle Akande, vice-présidente de Global Access Financing : « Patients in Focus nous permet de mettre en évidence des exemples d’engagement et de partenariats réussis avec les patients et d’en tirer des enseignements, démontrant non seulement comment Pfizer a fait une différence dans la vie des patients, mais comment les groupes de patients fournissent des informations qui guider notre travail ».

Selon elle, « en partageant les expériences réelles des patients et des soignants, Patients in Focus renforcera l’empathie et permettra aux collègues de mieux comprendre les parcours des patients et comment nous pouvons travailler avec les patients pour répondre aux besoins non satisfaits. Patients in Focus nous permet de présenter des relations de plaidoyer bidirectionnelles et des partenariats qui renforcent la confiance et augmentent la sensibilisation à la valeur et aux avantages du partenariat avec les patients dans toutes les fonctions ». De son côté, Samuel Agyei Wiafe, directeur exécutif de Rare Disease Ghana Initiative, affirme que son organisation « en collaboration avec Pfizer, a été en mesure de combler les lacunes dans la gestion des maladies rares, de la connaissance et de la sensibilisation accrues au diagnostic et à la prévention précoce ; Pratique le traitement et les soins à l’engagement communautaire pour accéder aux meilleurs traitements et à une recherche approfondie ».

3- Des percées qui changent la vie des patients

Pour sa part, Dr Oyinloye, directeur médical de la Fondation Leah, a déclaré : « La collaboration avec Pfizer nous a permis de combler l’écart de soins avec le traitement du cancer, car nous sommes en mesure d’offrir des consultations et des évaluations, des conseils, des campagnes de sensibilisation et de sensibilisation par le biais de promenades sur la route, Radio Jingles dans le centre-nord l’axe du Nigéria ». Tandis que Chika Nwankwo, responsable des programmes du Vaccine Network for Disease Control, soutient que cette institution collabore avec Pfizer depuis longtemps pour résoudre les problèmes pertinents de sensibilisation des communautés par le biais du divertissement ludo-éducatif. Cette approche de sensibilisation communautaire a depuis été adoptée par de nombreuses campagnes de santé et a obtenu des résultats positifs en transformant les comportements communautaires en faveur des vaccins et d’autres services de santé au Nigeria.

Chez Pfizer, le personnel se vante d’appliquer la science et les ressources mondiales pour apporter aux personnes des thérapies qui prolongent et améliorent considérablement leur vie. « Nous nous efforçons d’établir la norme de qualité, de sécurité et de valeur dans la découverte, le développement et la fabrication de produits de soins de santé, y compris des médicaments et des vaccins innovants ». Faire progresser le bien-être, la prévention, les traitements et les remèdes qui défient les maladies les plus redoutées de notre époque est le leitmotiv. « En tant que l’une des principales sociétés biopharmaceutiques innovantes au monde, nous collaborons avec les prestataires de soins de santé, les gouvernements et les communautés locales pour soutenir et élargir l’accès à des soins de santé fiables et abordables dans le monde entier. Depuis plus de 150 ans, nous travaillons pour faire une différence pour tous ceux qui comptent sur nous ».

Infrastructures sanitaires : 12 millions de dollars pour l’hôpital régional de Mbalmayo

C’est le fruit d’un accord entre le Fonds saoudien pour le développement et le gouvernement du Cameroun à travers le ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire du Cameroun.  

Construire et équiper l’hôpital régional de Mbalmayo dans la région du centre. C’est l’objectif d’un accord signé le 26 août 2022 entre le PDG du Fonds saoudien pour le développement, Sultan Abdulrahman Al-Marshad et le ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire du Cameroun, Alamine Ousmane Mey. Ce projet est financé à l’aide d’un prêt pour le développement d’une valeur totale de 12 millions de dollars, fourni par le Fonds saoudien pour le développement pour l’établissement et l’équipement de l’hôpital régional de la ville de Mbalmayo avec une capacité allant jusqu’à 200 lits médicaux, ainsi que de pavillons, de centres médicaux spécialisés, et de bâtiments d’une superficie totale de 14 000 m².

L’hôpital abritera aussi d’autres zones pour les services opérationnels d’une superficie de 8 500 m². L’accord vise aussi l’ameublement de l’hôpital et son équipement en totalité en plus de services routiers, d’eau et d’électricité, et de systèmes d’assainissement. De même, il est prévu de construire et d’équiper les routes intérieures, et la route reliant l’hôpital à la route nationale, ainsi que d’exécuter l’équipement d’une zone d’atterrissage d’hélicoptères en cas d’urgence.  Le projet contribue à faciliter l’accès aux services de santé pour les habitants de la capitale Yaoundé et des villes et villages avoisinants, et à fournir des services de santé de qualité ainsi que de les améliorer. Le projet contribuera à résoudre les problèmes de surpopulation dans les hôpitaux des villes de Yaoundé et de Douala, et le taux de mortalité causée par des maladies chroniques dans le but de fournir les services sanitaires nécessaires à la population.

Lors de cette cérémonie, le PDG du Fonds a expliqué que ce projet a été établi dans le cadre d’un co-financement, d’une valeur totale de 38,8 millions de dollars, en accord avec le Fonds koweïtien pour le développement économique arabe et la Banque arabe pour le développement économique en Afrique. C’est l’un des projets vitaux qui contribuent positivement au développement social et économique du peuple camerounais du fait qu’il fournira le soutien nécessaire aux services de base dans le secteur des infrastructures dont la population a besoin pour effectuer ses activités quotidiennes.

Services de base

Sultan Abdulrahman Al-Marshad a apprécié les efforts déployés par les deux nations durant une période de plus de 40 ans en vue de réaliser les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies. Il a souligné que ce projet est l’un des affluents du développement afin d’atteindre la prospérité dans tous les secteurs au Cameroun. De son côté, Alamine Ousmane a salué l’importance du grand rôle joué par le gouvernement du Royaume d’Arabie Saoudite à travers le Fonds dans le soutien de projets et programmes de développement, et dans le développement du secteur de la santé en République du Cameroun. Il a souligné l’importance de la relation développementale avec le FSD durant les dernières décennies. Le ministre a indiqué que ce projet est d’une grande importance pour la vie de nombreux bénéficiaires, d’autant plus que la population a besoin de l’établissement d’un hôpital qui lui fournira des soins de santé et des centres médicaux spécialisés et modernes.

Le gouvernement du Royaume d’Arabie Saoudite accorde une grande importance au soutien des secteurs pour le développement au Cameroun à travers des projets et programmes de développement financés par le Fonds Saoudien pour le Développement. Depuis 1977, en plus de cet accord, le Fonds a fourni neuf prêts de développement pour contribuer au financement de neuf projets de développement, d’une valeur d’environ 109 millions de dollars, afin de contribuer au développement et à la prospérité des secteurs de l’infrastructure, des eaux, des transports et communications, de l’éducation et de la santé dans le but des objectifs de développement durable.

Nadège Christelle BOWA

VIH, tuberculose et paludisme : La société civile plaide auprès d’Emmanuel Macron

Au Cameroun, elle a saisi le prétexte de la visite du président de la République française pour réclamer une augmentation de 30% des pays contributeurs au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Cette organisation peine à rassembler les 18 milliards de dollars nécessaire à la réduction des impacts de ces maladies sur les populations.  

Près de 38 millions de personnes vivent encore avec le VIH et 700 000 en sont mortes en 2020. Le paludisme sévit encore dans 87 pays dans le monde avec plus de 3 milliards de personnes exposées à cette maladie. En 2020, la tuberculose a provoqué le décès de 1,5 million de personnes, ce qui en fait la deuxième maladie infectieuse la plus meurtrière, juste après le Covid-19. Pourtant pour les signataires de l’Appel à la solidarité des pays francophones en amont de la 7ème conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial de lutte contre ces maladies, il est encore possible d’en faire des reliques du passé, même si à leur avis, beaucoup reste à faire.

En effet, dans son argumentaire d’investissement publié le 23 février dernier, le Fonds mondial indique avoir besoin d’au moins 18 milliards de dollars pour que l’horizon de 2030 reste atteignable pour venir à bout des épidémies de VIH, de tuberculose et de paludisme, et de renforcer les systèmes de santé publics et communautaires des Etats, afin de les préparer aux futures pandémies. Pour les communautés touchées de plein fouet par le VIH, le paludisme, la tuberculose, pour les générations actuelles et futures, le moment est historique.

 C’est pourquoi, à l’approche de la tenue de la 7ème Conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial un demi-millier d’organisations de la société civile constitué de personnes vivant avec le VIH, affectées par la tuberculose et le paludisme, populations vulnérables, associations, parlementaires, élus locaux, travailleurs communautaires, soignants, personnalités publiques des pays francophones d’Afrique, d’Amérique et d’Europe, unissent leurs voix pour inciter la Commission européenne, les Etats francophones, et particulièrement la France et le Canada, en tant que hôtes des deux précédentes conférences, ainsi que la Suisse et la Belgique, à augmenter considérablement leurs contributions. « La cible de 18 milliards de dollars est un seuil, non un plafond. Un échec aurait des conséquences irrémédiables ».

A la veille de la visite du président de la République de France au Cameroun, Impact Santé Afrique monte au créneau pour rappeler les enjeux. Deuxième contributeur après les Etats Unis d’Amérique, la France entend contribuer une nouvelle fois, voire augmenter sa cagnotte. Cependant, cet apport est conditionné par la contribution d’autres pays. Raison du plaidoyer des signataires de l’appel suscité afin d’inciter Emmanuel Macron à engager ses pairs, non seulement à contribuer mais d’augmenter leur part d’au moins 30%.

Il faut dire que le spectre d’il y a 20 ans plane. A cette époque, les menaces et la létalité du VIH/sida, la tuberculose et le paludisme semblaient inéluctables. L’épidémie de VIH/sida venait de connaître son pic historique d’incidence avec 3,3 millions de nouveaux cas en 1997 et s’apprêtait à vivre son année la plus meurtrière en 2004 avec 3,1 millions de morts. Et sans les efforts internationaux, depuis 2000, la tuberculose aurait fait 66 millions de victimes et 1,7 milliard de cas de paludisme n’auraient pas pu être évités.

Nadège Christelle BOWA